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Édition n° 112
Mars. 2016
Politique de drogues international

Editorial Diane Steber Büchli. Vers la fin du XXe siècle, les drogues illégales sont devenues un grave problème de santé publique en Suisse. La paupérisation des personnes dépendantes et les scènes ouvertes de la drogue en restent des symboles de triste mémoire. Pour protéger la santé et la sécurité publique, des spécialistes et des politiciens ont alors développé une stratégie reposant sur une large assise pour affronter les problèmes de drogues: la politique des quatre piliers, comprenant prévention, thérapie, réduction des risques et répression. Un grand nombre de mesures courageuses et innovantes suisses – distribution de seringues, locaux d’injection, thérapie de substitution à la méthadone et traitement avec prescription d’héroïne – ont suscité un grand intérêt et ont par la suite été imitées dans d’autres pays.

Les problèmes de drogues ne s’arrêtent pas aux frontières. La culture, la contrebande, le commerce et la consommation de drogues illégales soulèvent de nombreuses questions auxquelles les Etats, mais aussi la communauté internationale, sont confrontés. Une Session Extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies (UNGASS) se tiendra à New York du 19 au 21 avril 2016 pour débattre de toutes ces questions. À ce stade des préparatifs, l’ordre du jour prévoit une séance plénière et cinq tables rondes sur les thèmes de la santé, de la criminalité et du développement, ainsi que deux sur des thèmes transversaux: «les droits humains, les jeunes, les femmes, les enfants et les communautés» et «nouveaux défis, nouvelles menaces et réalités».

Pour la Suisse ainsi que pour d’autres Etats, l’UNGASS offre la possibilité de conduire un débat ouvert sur les drogues. Avec sa politique des quatre piliers qui place le bien-être des personnes au cœur des préoccupations et qui considère la dépendance comme une maladie, la Suisse peut probablement donner des impulsions importantes à plusieurs niveaux: par exemple, celui du respect des droits humains garanti dans la Constitution suisse, y compris l’abolition de la peine de mort, celui de la diminution des risques de contamination par des maladies transmissibles parmi les consommateurs de drogues au travers des mesures de réduction des risques (comme l’échange de seringues), ainsi que celui de la mise à disposition plus facile de substances soumises à un contrôle international pour lutter contre la douleur.

Nous reviendrons dans des éditions ultérieures de notre magazine en ligne sur les résultats de l’UNGASS 2016.

Contact

Diane Steber Büchli, division Affaires internationales, diane.steber@bag.admin.ch    

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