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Les enfants, adolescents et jeunes adultes sont-ils en bonne santé en Suisse ?

Édition n° 128
Sep.. 2020
Enfants et adolescents

Au total, neuf écoliers sur dix estiment être en bonne ou excellente santé. Pourtant, environ un cinquième des enfants, adolescents et jeunes adultes est en surpoids ou présente une maladie chronique telle que rhume des foins, névrodermite ou hypertension artérielle. Pour que l’on puisse s’exprimer sur la santé des enfants (notamment au-dessous de l’âge de 10 ans) avec fiabilité, il faut que l’on dispose de meilleures données.

À la question « Comment décrirais-tu ton état de santé ? », environ la moitié des élèves de Suisse ont répondu « Excellent » – et près de la moitié des élèves de 11 ans et un tiers des élèves de 15 ans ont répondu « Bon ». Les résultats de l’étude internationale Health Behaviour in School Children (HBSC ; voir encadré) concordent avec ceux de l’Enquête suisse sur la santé. Et il y a de quoi se réjouir : en Suisse, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes portent un regard positif sur leur santé.

La grande majorité des enfants de 6 à 10 ans suit les recommandations en matière d’exercice physique. Cependant, l’activité physique diminue avec l’âge. Chez les 11-15 ans, seuls 17,5 % des garçons et 10,6 % des filles font toujours au moins une heure d’exercice physique intensif par jour, et la plupart d’entre eux font aussi du sport en dehors de l’école. La plupart des jeunes adultes indiquent également avoir une activité physique, mais on ne dispose d’aucun chiffre fiable à ce sujet.

En moyenne, les 14-15 ans dorment environ huit heures avant une journée d’école. Malgré tout, de nombreux adolescents et jeunes adultes présentent des troubles du sommeil. Depuis 2002, la part d’individus qui présentent des troubles psychoaffectifs comme une fatigue et des difficultés d’endormissement augmente chez les 11-16 ans. Cette évolution est corrélée dans le temps à l’augmentation de l’utilisation des médias numériques, qui débute aujourd’hui avant même l’entrée à l’école, avec la télévision, les histoires à écouter et les tablettes. Ces médias sont ensuite supplantés par Internet et les smartphones personnels dès l’enseignement secondaire. L’usage excessif des médias numériques peut conduire à un manque d’activité physique et un surpoids, mais aussi entraîner de la solitude et même une dépression. Beaucoup de résultats d’études sont à considérer avec prudence pour des raisons de méthodologie.

L’Observatoire suisse de la santé (Obsan) et un comité d’experts disposant de vastes connaissances spécialisées et pratiques ont travaillé à la rédaction de la quatrième édition du rapport national sur la santé, qui est axé, en 2020, sur la santé des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Le rapport a été publié le 27 août 2020. Les résultats montrent que, selon des estimations, un cinquième des enfants et des adolescents est touché par un problème chronique qui met sa santé en péril (surpoids, par exemple) ou présente une maladie chronique ou un handicap. Parmi les maladies chroniques les plus fréquentes, recensées chez près de 5 % des enfants et des adolescents, on retrouve des troubles du système immunitaire comme le rhume des foins, l’asthme ou la névrodermite. Les jeunes qui présentent des risques cardiovasculaires accrus comme un surpoids et une hypertension artérielle sont à peu près aussi nombreux.

Pour établir leur rapport, les auteurs devaient mettre à jour des bases de données représentatives à l’échelle nationale, mais les données disponibles étaient souvent maigres. Les indicateurs recommandés pour l’établissement de statistiques européennes sur les naissances ne sont par exemple pas tous recensés en Suisse. Selon les auteurs, le manque de données empêche de vérifier si la progression de la myopie observée à l’échelle internationale peut aussi être constatée chez l’enfant et l’adolescent en Suisse ou si les douleurs chroniques sont un important problème de santé publique. Les auteurs du rapport recommandent donc entre autres une collecte de données épidémiologiques chez l’enfant jusqu’à 10 ans sur tout le territoire helvétique et selon une méthodologie uniforme, afin de créer une base de données qui permettra notamment d’évaluer les mesures de promotion de la santé.

Health Behaviour in School-aged Children

Dans le cadre de l’étude internationale HBSC, des élèves de plus de 40 pays (principalement européens) sont interrogés tous les quatre ans sur leur comportement lié à la santé. Cette enquête est menée en Suisse depuis 1986. Les dernières données disponibles datent de l’année 2018, durant laquelle 11 121 élèves de 11 à 15 ans ont répondu volontairement et anonymement au questionnaire. Les trois quarts des adolescents interrogés ont un poids corporel normal. Malgré tout, seule une moitié des jeunes se sont dits satisfaits de leur poids – cette part étant légèrement plus élevée chez les garçons que chez les filles. Alors que les filles se considèrent souvent trop grosses, les garçons se voient plutôt trop maigres. L’adolescence est une période où l’on pose des jalons importants dans sa quête d’identité. Le rapport de l’étude HBSC qui vient d’être publié pour la Suisse conclut donc qu’il est essentiel d’aider les adolescents à acquérir une image positive de leur corps (en constante évolution).

Liens

Contact

Claudio Peter
Observatoire suisse de la santé

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