Les entreprises doivent se préparer

On peut aussi être confronté dans sa vie professionnelle à des situations lourdes de conséquences. Un burn-out peut par exemple déboussoler complètement une personne. Dans ces circonstances, la frontière entre vie privée et travail est floue : les problèmes rencontrés au travail ont souvent un impact sur la vie privée – et inversement. Le décès d’un proche a des répercussions sur la capacité à travailler ; un burn-out ou les inquiétudes financières qui surgissent après un licenciement pèsent sur la famille et l’entourage.

Des études, dont celle de Dario Spini (voir pages 6/7), montrent que l’entrée dans le monde du travail et la sortie de la vie active peuvent avoir des conséquences sur la santé. Les personnes qui commencent à travailler (en particulier celles qui occupent un emploi à plein temps) prennent ainsi souvent du poids. On constate en outre que cet événement de la vie est associé à une augmentation de la consommation d’alcool, mais aussi de sa fréquence. Avec un métier, un environnement et un rythme quotidien nouveaux, les personnes qui entrent dans la vie active doivent souvent surmonter plusieurs obstacles en même temps, surtout lorsqu’elles sont jeunes. Cela peut se traduire par une hausse du tabagisme et de la consommation d’alcool. Un départ non désiré à la retraite (à la suite d’un licenciement, par exemple) peut par ailleurs faire chuter l’activité physique et entraîner une augmentation de la consommation d’alcool et de tabac.

Les entreprises peuvent contribuer à offrir un soutien adapté aux collaborateurs éprouvés et à réduire ou prévenir les risques pour la santé en identifiant de manière précoce les situations à risque et en cherchant activement à dialoguer avec leur personnel, par exemple. Il est aussi souvent possible de décharger temporairement les personnes touchées et de trouver des solutions individuelles provisoires. Cela exige toutefois une atmosphère de travail et des compétences directionnelles qui favorisent de tels échanges et permettent aux collaborateurs de se soutenir mutuellement ou de s’adresser à leur hiérarchie.

Lorsqu’une situation de crise survient, il est important de mettre en place une gestion de cas pour favoriser la réintégration progressive et coordonner les différents acteurs impliqués. De telles mesures sont utiles pour l’entreprise puisqu’elles réduisent le risque que le collaborateur soit absent sur une longue durée.