Les entreprises ont une obligation de protection de la santé psychique

Différents facteurs peuvent avoir un impact ositif comme négatif sur la santé psychique au travail. De bonnes conditions de travail sont favorables au bien-être et à l’estime de soi des travailleurs. En revanche, une mauvaise conception du travail, le surmenage, le mobbing, le harcèlement sexuel, la violence ou l’usage abusif de stupéfiants sont autant de facteurs de risque. Dans les cas les plus graves, ils peuvent déclencher des problèmes de santé et des troubles psychiques et bloquer les ressources naturelles de l’individu, ce qui réduit ses performances et finit aussi par nuire à l’entreprise. Selon le « aromètre Conditions de travail  qui est établi annuellement par Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise, près de 45  des travailleurs ont déclaré en 2021 se sentir souvent stressés par leur travail. Un nouveau record avec de graves conséquences  d’après le Job Stress Index de Promotion Santé Suisse, les frais engendrés par le stress ont atteint 7,6 illiards de francs en 2020. Le stress est généré par la perception d’un déséquilibre entre le poids que représente le travail et ses propres ressources. Au début des rapports de travail, il convient donc que l’employeur soit très attentif à ce que les tâches confiées et les processus de travail soient adaptés à l’employé.

En vertu de la loi sur le travail et du code des obligations, les employeurs sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé physique et psychique des collaborateurs. Les risques psychosociaux résident dans des caractéristiques structurelles de la situation de travail comme l’organisation du temps de travail ou la manière dont on communique au sein de l’entreprise. Il est également important que, régulièrement, les conditions de travail soient évaluées dans le cadre d’entretiens périodiques avec les collaborateurs ou que le traitement des problèmes soit examiné lors de 
réunions. Une telle démarche permettra aux cadres dirigeants de repérer suffisamment tôt les charges psychiques excessives et de s’en occuper. Comme la sécurité au travail, la protection de la santé fait l’objet de contrôles réguliers par les inspections cantonales du travail. Cela comprend aussi la protection de la santé psychique. « es inspections du travail vérifient si les entreprises localisées en Suisse disposent des structures internes nécessaires pour garantir la protection de la santé , précise Christophe seli, de l’Inspection fédérale du travail du Secrétariat d’État à l’économie (SECO). « ’agissant de la santé psychique, cela implique par exemple la désignation d’un interlocuteur que les collaborateurs peuvent consulter en cas de problèmes tels que le mobbing ou la violence sexuelle.  Les grandes entreprises disposent souvent de structures internes, tandis que les petits établissements confient fréquemment ce rôle à un service externe. Cette dernière solution garantit aussi la neutralité de la personne à contacter, qui est essentielle en présence de risques psychosociaux.

La santé dans le monde du travail est l’un des huit objectifs définis dans la stratégie 2020-2030 du Conseil fédéral concernant la politique de santé. La stratégie accorde une grande importance à l’élaboration et à la mise en place de mesures de prévention permettant d’obtenir des effets mesurables eu égard aux contraintes psychosociales au travail. L’OFSP soutient différents projets pour la protection de la santé des travailleurs   notamment dans le contexte de la pandémie du COVID-19. Un peu partout, la pandémie a fortement modifié les conditions de travail, avec des conséquences positives, mais aussi négatives (voir également l’article « volution de la santé au travail dans le nouveau monde du travail  à la page ). Une plateforme germanophone dédiée à la santé mentale face à la pandémie (www.dureschnufe.ch) permet d’avoir accès à des conseils pour travailler à la maison, des stratégies contre l’isolement et un aperçu des offres pour les personnes touchées. En français, des informations sur le thème du travail en temps de coronavirus sont disponibles sur www.santepsy.ch.