
Promotion internationale de l’activité physique
Juin. 2022Activité physique
La Suisse participe au programme paneuropéen THE PEP pour une mobilité durable et favorable à la santé depuis son lancement. Elle entend aussi mettre en œuvre le plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir l’activité physique.
Il y a très exactement vingt ans, la Suisse lançait avec quelques autres pays THE PEP, nom abrégé du programme paneuropéen intitulé Transport, Health, Environment – a Pan-European Programme. THE PEP a pour objectif de réunir autour d’une table des représentants des secteurs des transports, de la santé et de l’environnement, afin de trouver des réponses communes à des problématiques complexes comme la pollution atmosphérique et l’inactivité physique.
Une telle collaboration intersectorielle favorise les échanges entre des professionnels qui n’entrent si- non presque jamais en contact tout en permettant d’aborder de manière globale des thèmes comme la mobilité durable et de créer ainsi des synergies. Lors de la dernière réunion ministérielle de mai 2021, qui s’est tenue sous forme virtuelle en raison de la pandémie, les gouvernements de la Suisse et de 40 autres pays européens ont signé la déclaration de Vienne et adopté un plan directeur pour la promotion du vélo qui prévoit notamment la création d’un réseau complet de voies cyclables sûres
Un plan d’action pour plus d’activité physique
La Suisse participe également au plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir l’activité physique (GAPPA, en anglais), dont l’objectif est de réduire de 15% la part des personnes physiquement inactives dans le monde d’ici à 2030. En tant que coordinateur de la mise en œuvre de ce plan en Suisse dans le cadre de la stratégie MNT, l’OFSP a mandaté une étude afin d’identifier, parmi les vingt champs d’action que compte le GAPPA, ceux dans lesquels le be- soin d’action est le plus grand dans notre pays.
Les deux auteurs de l’étude, Hanspeter Stamm et Adrian Fischer, ont interrogé différents experts afin de connaître leur point de vue sur l’état de la mise en œuvre et l’impact potentiel des différents champs d’action. Commençons par la bonne nouvelle: la part des per- sonnes physiquement inactives en Suisse a presque diminué de moitié au cours des deux dernières décennies, passant de près de 19 % à environ 8 %. Cela montre que de nombreuses approches efficaces ont déjà été mises en place sur le territoire helvétique. La Suisse dispose notamment d’un ensemble bien structuré de sentiers pédestres, d’installations sportives et d’offres d’activité physique auquel la majorité de la population a recours. Les auteurs soulignent d’ailleurs que de nombreux champs d’action du GAPPA sont déjà couverts par les activités actuelles et qu’il convient de les maintenir en place.
Se concentrer sur quatre champs hautement prioritaires
Par conséquent, les auteurs de l’étude estiment que la Suisse pourrait se concentrer sur quatre champs hautement prioritaires pour mettre en œuvre le plan: il faut d’abord que les politiques d’urbanisme et des transports soient plus étroitement imbriquées. Deuxièmement, il s’agit de développer et d’améliorer le réseau piétonnier et cyclable, afin d’accorder la place qu’elle mérite à la mobilité active et de contribuer à ce que la population ait un mode de vie durable et favorable à la santé.
Troisièmement, il faut des mesures supplémentaires pour renforcer l’activité physique des personnes inactives. En Suisse, les inactifs représentent « un groupe cible relativement réduit, mais hétérogène qui est difficile à atteindre ». Les deux auteurs accordent une attention particulière aux personnes âgées et très âgées, car dans le contexte du changement démographique, les mesures adaptées à l’âge pour promouvoir l’activité physique gagnent en importance. C’est pourquoi il faut élargir l’offre d’activité physique destinée aux aînés et, en particulier, permettre aux personnes très âgées d’avoir accès aux espaces extérieurs et de les utiliser.
La part des personnes qui sont physiquement inactives ou ont une activité physique insuffisante étant supérieure à la moyenne parmi les personnes à faibles revenus (39 %), Hanspeter Stamm et Adrian Fischer écrivent aussi que des mesures spécialement destinées à ces groupes de la population doivent être développées. Ils recommandent en particulier d’encourager également la création d’un environnement favorable à l’activité physique dans les quartiers les moins privilégiés. Cela implique notamment des aires de jeux at- tractives, sûres et accessibles. « Des investissements supplémentaires dans la mobilité active (planification des transports et projets sur la mobilité) et notamment dans la circulation à vélo semblent prometteurs », soulignent les auteurs.
Renforcement des programmes d’activité physique
Renforcer les programmes d’activité physique scolaires et extrascolaires à bas seuil est le quatrième des champs d’action prioritaires identifiés. Les activités physiques et sportives diminuant fortement à l’adolescence, il faut continuer de porter une grande attention à l’école et au trajet pour s’y rendre. En collaboration avec les communes, la population doit être davantage sensibilisée à l’importance de l’autonomie pour se rendre à l’école, ce qui réduira également le trafic supplémentaire généré par les parents qui jouent le rôle de taxis. Les experts interrogés dans le cadre de l’étude estiment qu’il reste un potentiel considérable à exploiter à ce niveau, notamment avec les cours de promotion du vélo dans les écoles et l’apprentissage en mouvement.