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Protéger les jeunes filles des mutilations génitales

Édition n° 128
Sep.. 2020
Enfants et adolescents

Le guide « Excision et protection de l’enfance » du Réseau suisse contre l’excision s’adresse en premier lieu aux professionnels : il doit les aider à identifier les enfants en danger – et à réagir de manière adaptée.

Le Réseau suisse contre l’excision a publié un nouveau guide le 6 février 2020, à l’occasion de la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). Ce guide montre aux professionnels comment identifier les jeunes femmes potentiellement en danger et indique à qui s’adresser pour obtenir des conseils. De plus, il attire l’attention des professionnels sur les circonstances dans lesquelles ils doivent faire appel à leurs supérieurs hiérarchiques, aux autorités de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) ou au Réseau suisse contre l’excision.

Les professionnels des secteurs de la santé et du social jouent un rôle central dans l’identification et la protection des jeunes femmes en danger. Pourtant, nombreux sont ceux qui manquent de connaissances spécialisées sur cette forme spécifique de mise en danger du bien de l’enfant. Ce guide décrit la procédure à suivre en cas de suspicion de risque. Selon la situation, il convient de s’entretenir avec la jeune fille et ses parents. En dialoguant, le professionnel aura l’opportunité de leur faire savoir que les MGF peuvent entraîner de graves problèmes de santé – et qu’il s’inquiète pour la jeune fille.

Lorsque cela est possible, des multiplicateurs doivent être invités aux entretiens. Ces femmes et hommes formés par le Réseau suisse contre l’excision s’engagent au sein de leur communauté contre les MGF et ont de l’expérience face à ce sujet sensible. Au travers de l’important travail d’information qu’ils mènent, ils créent les conditions nécessaires en faveur de l’abandon de cette pratique nuisible.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les mutilations génitales féminines (MGF) recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme. Les MGF sont aussi une réalité en Suisse : on estime que 22 000 filles ou femmes déjà excisées ou risquant de l’être vivent sur le territoire helvétique. La plupart de ces personnes sont originaires de pays où le taux d’excision est élevé comme la Somalie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Soudan ou l’Égypte. En Suisse, toute forme de MGF constitue un délit – quel que soit le pays où l’acte a eu lieu. Ses auteurs encourent des peines pécuniaires ou une privation de liberté allant jusqu’à 10 ans.

Contact

Sabina Hösli
section Égalité des chances en matière de santé

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